Quand Ikea fait débat

D.R.

« Ikea : ré ≠ agissez » n’a jamais autant collé avec la réalité. Depuis l’annonce du projet d’implantation de cette grande surface de 40 000 m2 à Mougins dans la ZAC de St Martin, les réactions des habitants sont nombreuses. Petit tour d’horizon dans la zone de chalandise de St Raphaël à Nice.

A Saint-Raphaël, à  41 Km de Mougins et de Mouans-Sartoux, le projet Ikea et la polémique qui l’accompagne, ne semble pas perturber la tranquillité des habitants. La plupart ignore l’existence de ce dossier ambitieux ou ne se sentent pas directement concernés. C’est le cas de Jean-Pierre, 60 ans, ancien salarié de Peugeot. « Je ne suis pas concerné, c’est pas mon secteur. Toutefois, je ne  suis pas d’accord, ça fait trop de grandes surfaces. Mais ma fille aimerait bien, elle est amatrice d’Ikea. » D’autres, comme Eric, brocanteur sur le marché de St Raphaël apprennent seulement la nouvelle : « Je n’étais pas au courant.Ca peut être bien et pas bien en même temps. Il faut voir le pour et le contre. » Les pour, les contre justement, s’affrontent sur la Côte d’Azur. Marcelle, retraitée de l’Education Nationale, expose un avis plus virulent au sujet d’Ikea: « Qu’il aille s’implanter à  Nice.. » De Saint Raphaël à Nice, les habitants se renvoient la balle. Les Niçois sont contents de voir une telle structure  s’implanter dans les Alpes-Maritimes tant que la grande surface  est suffisamment éloignée de la Promenade des Anglais. «  Je vais faire l’égoïste mais tant que ce n’est pas à côté de chez moi, çà ne me dérange pas », précise Brice, avocat à Nice.

Les commerces de proximité en danger ?

Une question soulignée par les opposants au projet. En ce qui concerne les spécialistes en mobilier, l’accueil de ce projet n’est pas une menace. C’est le cas de Claude Fouet, gérante d’une boutique consacrée à l’art de la table à St Raphaël. Elle n’avait jamais entendu parlé de l’arrivée d’Ikea. Tout en venant de prendre connaissance du projet, elle ne craint pour son commerce : « Nous n’avons rien en commun avec Ikea. Nous n’avons que des marques mais je peux comprendre que d’autres secteurs soient menacés. Il y a d’autres magasins comme Fly qui sont des enseignes qui drainent beaucoup de monde. Ils ont une politique particulière : pas de service à la clientèle, chacun repart avec son meuble. Je suis époustouflée que ça marche autant ».

Avec plus d’un million d’habitants, les Alpes-maritimes constamment « en travaux » se dynamisent. Selon Daniel Guibal, retraité dans le bâtiment à Fréjus, Ikea sera générateur d’emplois et « la population permettra à l’entreprise de prospérer ». Les prix cassés de la grande enseigne attirent de nombreux clients dont Brice, avocat au tribunal de Nice, qui apprécie la marque pour ses bas prix et « sa qualité [qui] est sensiblement la même » qu’une autre enseigne.

Un mobilier convoité également par les jeunes, comme Xavier, étudiant en SCR (sciences des réseaux et de la communication) qui a un appartement à Saint-Raphaël. Avec un budget limité, « pour emménager c’est plus pratique » dit-il. Sandrine et Laure, étudiantes niçoises, confirment. Elles « sont totalement pour » l’implantation du magasin dans la région. Plus besoin de se déplacer jusqu’à «  Marseille pour aller à Ikea ».

En attendant la finalisation du projet, d’autres azuréens se rendent à Toulon pour acheter de la marque suédoise. Un trajet de 80 kms qui représente « beaucoup de contraintes pour la majorité des niçois qui aiment le mobilier Ikea » ajoute Brice. Tous semblent rejoindre le point de vue de Didier Rousseau, attaché à la mairie de Nice.

« Ikea c’est très bien »,  mais c’est encore mieux tant qu’on « n’habite pas à Mouans-Sartoux ».

                                                                                                                                    Chritine Pannetier et Mélanie Camoin