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Les Chroniques de Mélanie
24 avril 2007

A la rencontre du Chaplin des temps modernes

Dominique Briol, PHOTO MC.
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Dominique Briol ne s’est-il pas trompé d’époque ? Son chapeau melon noir, une fine moustache brossée, l’homme en costume trois pièces, une canne à la main semble sortir d’un film américain des années trente. C’est une apparition fantomatique. Ou un sosie.
A 47 ans, l’artiste Dominique Briol ressuscite Charlie Chaplin jusqu’à la cadence de ses pas, la précision de ses gestes, la finesse de son humour. « J’ai étudié chaque mimique de l’acteur, ses expressions faciales à travers ses films. Comme lui, je suis un perfectionniste », confie l’intéressé. Conscient que « le sosie parfait n’existe pas », il essaie de s’en approcher au plus près pour « donner du bonheur aux gens. ».   
« Hello Charlie Chaplin »
Du haut de son mètre soixante, de ses soixante kilos et de ses sourcils en accent circonflexe, Dominique Briol incarne parfaitement son personnage. « Je suis lui » le temps d’une représentation. Donc une heure de spectacle pour des mois de répétitions : « je dois acquérir plus d’expérience et de dextérité », assure cet éternel insatisfait. Parmi la vingtaine de sosies de Charlot que compte l’Hexagone, il est le petit dernier. Une révélation il y a un an à peine où l’artiste s’amuse à raconter l’origine de sa passion pour Charlie Chaplin : «  un jour à Cannes, j’ai croisé une dame dans la rue qui m’a dit ‘‘hello Charlie Chaplin’’. Je ne suis tourné vers elle en lui demandant pourquoi elle m’avait appelé comme ça. Elle m’a répondu que j’avais son son physique, sa démarche et son son allure ». A l’égard de son idole, l’artiste n’est pas avare de compliments : « Charlie a créé le cinéma. Il était polyvalent, à la fois réalisateur et comédien dans ses longs métrages. C’est une personne que j’admire et que j’adore » au point de l’appeler par son prénom, « Charlie » ? Si.
Pour l’amour du mime…
Son goût pour l’automate naît dès la fin de son adolescence. A dix-huit ans, il découvre l’art du mime grâce à son oncle : « il était prestidigitateur. Un jour, il m’a demandé de participer à un numéro de mimes. J’ai accepté et ça m’a donné envie d’apprendre », explique-t-il. Le jeune bordelais mène une vie de bohème. Il sillonne la France pour faire des spectacles de rue. Arcachon, Paris, Nice, Albertville et Cannes sont les villes où il a posé ses valises. Sa rencontre avec le mime Marceau à la fin des années soixante-dix est une chance pour le novice : « j’ai été son élève particulier pendant deux ans à Paris. C’est lui qui m’a enseigné les bases du mime-automate ».
Une fois sorti de scène, la magie du spectacle disparaît.  Dominique Briol arrive difficilement à vivre de son art : « Le quotidien est dur car je ne suis pas encore assez reconnu à Cannes pour l’instant. Je suis obligé d’exercer des métiers de dépannage pour boucler mes fins de mois. J’ai été plombier, pâtissier, peintre, mécanicien etc. ». Cette double vie lui fait parfois oublier sa famille : « je n’ai pas été très présent. Mes proches ne pouvaient pas me suivre dans mes nombreux déplacements. Je n’ai pas eu beaucoup l’occasion de voir grandir mes deux filles de quatorze et quinze ans, mes neveux et mes nièces ». Le mime fait la grimace. Son visage s’assombrit, ses expressions se figent, son regard se perd dans le vide. Il est pensif. Quelques secondes lui suffisent à esquisser un sourire. Après tout, l’humour  « renforce notre instinct de survie et sauvegarde notre santé d’esprit » (dixit Charlie Chaplin). 


MC

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