James Brown entre dans la légende

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Le chanteur est décédé d’une insuffisance cardiaque le soir du 24 décembre à Atlanta.
A 73 ans, la star a tiré sa révérence au milieu de la foule, en pleurs. Des artistes et aussi des anonymes par centaine ont suivi le cortège funéraire du chanteur dans les rues d’Harlem (NY). Pour les habitants du quartier, James Brown était un voisin, un ami, un frère, un père, un roi : celui de la soul et du rhythm and blues, un style qu’il a lancé à la fin des années cinquante.

Il laisse derrière lui une trentaine d’albums et des fans partout dans le monde.

La tube machine

Papa's Got A Brand New Bag et I Got You (I Feel Good), tous deux sortis en 1965 ont été  numéro un dans les classements r&b, demeurant les meilleures ventes dans les magasins un mois entier, devenant par la même occasion les premiers Top 10 de sa carrière. A la fin des années 60 ses chansons se politisent, elles critiquent la société à l’image de Say It Loud (I'm Black and I'm Proud) (1968) et I Don't Want Nobody to Give Me Nothing (1970). Ce nouveau style, le Funk, influence beaucoup d'artistes comme Sly and The Family Stone, The Temptations jusqu'à Michael Jackson et Prince. Au milieu des années 70, le public blanc se désintéresse de ce fou mégalo aux brushings apprêtés et au funk de plus en plus dur. Il faudra attendre la jeune scène du rap qui le sample à tout va, voyant en lui le père de la révolte urbaine, et surtout le film Rocky IV, en 1985, avec le tube Living in America, pour que l'ancien boxeur renoue avec le succès.
Une personnalité contrastée

Après s’être essayé comme cireur de chaussures puis rabatteur de prostitués, il est condamné pour vol à l'âge de 16 ans. C’est avec Bobby Bird, un de ses compagnons de cellule qu’il monte son premier groupe de gospel, Avon. Il l'écarte vite pour en devenir le leader et écumer les honky tonks du coin.

Jusqu'à sa mort, il alterne entre les périodes de désintoxication et les arrestations pour possession de drogue. Celui qui a envoûté la planète avec ses rythmes souls et sa voix chaude n’a pas toujours fait parler que de sa musique. Accusé de tentative de meurtres sur sa femme et sur un policier, l’homme séjournera souvent en prison. En 1988, il  passe six ans derrière les barreaux pour excès de vitesse et consommation de drogue.

Parfois contesté, James Brown est incontestablement un monument musical qui a su tisser des liens entre la communauté afro-américaine en bousculant les codes sociaux et culturels des Blancs autour d’un même objet : la musique.

MC

Sex machine (live) - James Brown