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La Flandre proclame son indépendance, le roi prend la fuite : la Belgique n’existe plus.
A l’ouverture le soir du 13 décembre du journal du 20h, aucun belge ne semble croire à la nouvelle. L’information choc se propage aux quatre coins du pays. Des gens sortent dans les rues pour manifester à l’entrée du Palais royal. Les discordes éclatent entre les partisans de la Flandre indépendante et ceux qui sont bouleversés par la division de la Belgique. Le standard téléphonique de la RTBF (chaîne publique belge) sature avec quelques 3000 appels et le mutisme du roi ne cesse de faire monter la pression. Au bout de trente minutes d’antenne, les téléspectateurs découvrent en bas de leur écran de télévision : « ceci est une fiction ». C’est la stupéfaction.
Un canular bien ficelé
Dans cette édition spéciale, la RTBF a fait place au direct. Elle a déployé devant les façades des Parlements et de la résidence du roi, pas moins de six correspondants à l’affût des réactions. Certains membres du gouvernement ont joué le jeu de la fiction aux côtés de la chaîne. Le roi demeure dans un profond mutisme.
L’intox est controversée
Le ministre belge de la Communication trouve que c’est une mauvaise blague non conforme à la déontologie des journalistes. Pour leur défense, les représentants de la chaîne plaident la bonne foi. Ils revendiquent la nécessite d’ouvrir le débat sur la fiabilité d’une information et l’impact d’une image. De là à consacrer une édition spéciale sur la fausse information, c’est discutable.
Ce scénario belge rappelle le canular radiophonique de George Orwell dans les années cinquante. Il annonçait une invasion extraterrestre. La nouvelle avait suscité la même panique…
MC